Les quatres vérités de Goze

Paul Goze, le président de l'USAP, a rencontré ses joueurs, hier, pour mobiliser le groupe avant la venue de Biarritz. Il évoque une "certaine lassitude" face aux blessures mais se refuse à recruter cette saison. Demain, il rencontrera aussi Sandro Rosell, le président du Barça.

Paul Goze, pourquoi avoir décrété le black-out total jusqu'à la réception de Biarritiz ?

Ce n'est pas un black-out, c'est du pragmatisme. On a deux jours pour préparer cette échéance importante, l'heure n'est pas aux discours mais aux actes.

Vous avez rencontré les joueurs ce matin (hier). Ça a chauffé dans les vestiaires ?

J'ai préféré réagir à froid, sans coup de gueule. Ce fut un discours mobilisateur. On a la chance d'avoir un deuxième match à Perpignan, donc il va falloir redresser la barre et montrer que Montpellier (défaite 16-6) n'était qu'un accident. Perdre à domicile, ça peut toujours arriver. Ça ne fait jamais plaisir, surtout dans ces conditions particulières. Maintenant, on ne va pas revenir en arrière, il faut l'accepter.

Quelle est votre analyse concernant vos difficultés actuelles ?

On peut parler de revers de la gloire. Après deux longues saisons où on est allé jusqu'au bout (en finale), on a eu moins de récupération que les autres et beaucoup d'internationaux revenus tardivement... L'an dernier, dans la même situation, on avait mieux réussi. Cette année, ça semble nous perturber beaucoup plus.

Dans ce contexte, n'est-il pas nécessaire de recruter un voire plusieurs joueurs ?

Pour la saison prochaine ?

Non, dès aujourd'hui...

Nos problèmes d'effectif sont passagers. Dans deux ou trois semaines, on va récupérer la plupart de l'effectif. Il n'y a pas d'urgence à recruter. Malheureusement, on a eu un pic d'absents sur un match (17 contre Montpellier).

En comparaison, tous vos adversaires se sont renforcés, voire surarmés...

A part deux clubs (Toulon et Racing-Métro), je ne vois pas qui s'est surarmé. Le problème n'est pas là. Si on avait dû recruter, il aurait fallu éliminer (des joueurs). Nos problèmes viennent surtout d'une certaine lassitude après deux grosses saisons. Le groupe a puisé beaucoup d'énergie physique et mentale. A force, c'est dur.

Comment vivez-vous cette période de remous, la première en deux ans ?

Lorsque tout va bien, on peut imaginer que ça ne durera pas toute la vie. Je savais qu'un jour ou l'autre on aurait des difficultés. On y est. Il est rare qu'un club soit au top tout le temps. Il faut sortir de cette mauvaise passe avec le moins de casse possible.

Sandro Rosell (*), le président du Barça, assistera au match contre Biarritz. Sa venue débouchera-t-elle sur un accord concernant l'organisation du match USAP-Toulouse au Camp Nou (1 er /2 avril) ?

On va d'abord faire connaissance, car on ne se connaît pas. Ensuite, arrêtons de fantasmer trop vite. Qu'il y ait l'intention de délocaliser un match, que ce projet a été évoqué durant la campagne de Sandro Rosell, oui. Mais à l'heure actuelle, rien n'est fait. On va voir dans quelles conditions ça peut se faire. On a l'appui du Barça, maintenant, il faut concrétiser. Dans l'idée, ce serait un show à la Guazzini ou une autocélébration de la Catalogne ? On verra, je ne suis pas le seul décideur, et puis c'est dans sept mois... Aujourd'hui, notre priorité est de battre Biarritz.

Et si vous perdez ?

Je ne l'envisage pas. On met tout en oeuvre pour que ça n'arrive pas.


(*) Le 13 juin 2010, Sandro Rosell est devenu le 39 e président de l'histoire du FC Barcelone.